Début 2019, l’Assemblée Nationale avait donné son accord pour lancer une expérimentation du cannabis médical en France. Le début de cet essai aurait dû subvenir en 2020, mais pour des raisons visiblement liées au COVID-19, il avait été reporté. Son objectif principal est de collecter des données sur 3000 patients suivant un traitement par le cannabis sur une durée d’au moins 6 mois. L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a récemment confirmé que les premiers essais seraient effectifs au plus tard le 31 mars de cette année et devraient durer deux ans.

Faisons un point sur la situation.

Pour quels patients et pour traiter quelles maladies ?

L’accès au cannabis thérapeutique sera réservé à des patients souffrant de douleurs non soulagées par d’autres médicaments ou autres traitements. Cela inclut les personnes atteintes de maladies comme la sclérose en plaques, des formes sévères d’épilepsie, et certains cancers. Le cannabis pourra également être prescrit dans le cadre de soins palliatifs.

Pour y accéder, le patient devra effectuer une première consultation à laquelle il sera éligible si déjà suivi par un des 200 services hospitalisés spécialisés ou référé par leur médecin traitant.

Par qui ?

La production de cannabis étant à ce jour interdite en France, les médicaments prescrits seront tous de source étrangère. La liste des fournisseurs n’a à ce jour pas été communiquée, mais est constituée de 6 binômes ; sélectionnés « selon un cahier des charges strict et exigeant » affirme le site de l’ANSM.

Ils seront délivrés par des médecins et pharmaciens volontaires qui auront préalablement suivi et validé une formation en ligne d’une durée de 2h30, leur permettant de recevoir une attestation et d’être inscrits au registre national de suivi des patients de l’expérimentation.

Sous quelles formes ?

Le cannabis thérapeutique sera proposé sous formes d’huiles administrées par voie orale, ainsi que de fleurs séchées (qui, comme nous l’évoquions dans cet article, pourront être prises grâce à un dispositif de vaporisation, sans combustion).

En ce qui concerne la composition des traitements, et notamment le ratio THC/CBD (les deux cannabinoïdes à ce jour les plus étudiés et qui sont majoritaires dans la plante de cannabis), les schémas de posologie seront différents pour chaque maladie. Le traitement pour l’épilepsie aura par exemple une dominante CBD, quand d’autres cas seront traités par des médicaments ayant un ratio équilibré, ou à dominante THC.

Mais alors… il manque quoi pour commencer ?

Pas grand-chose, visiblement. Dans un communiqué daté du 4 mars 2021 ; l’ANSM déclare être en train de mettre en place les derniers éléments permettant le lancement effectif des essais :

  • Formation des professionnels de santé
  • Mise à leur disposition par l’ANSM du registre de suivi des patients
  • Approvisionnement des pharmacies en médicaments

Plus que quelques jours (semaines?) donc, et vous pouvez compter sur CannabisNews pour vous informer de la suite des événements.