En février 2020, la Food Standards Agency (l’agence notamment responsable de valider quels produits alimentaires peuvent être vendus au Royaume-Uni) avait imposé une deadline aux fabricants de produits au CBD. Ceux-ci avaient en effet jusqu’au 31 mars 2021 pour soumettre leurs demandes de validation de produits afin qu’ils puissent être vendus légalement à travers le territoire. Petit bilan 15 mois plus tard.

Un faible taux de validation par la FSA

Le but affiché de cette manœuvre est bien entendu de réguler une industrie toujours très peu contrôlée et s’assurer que les produits mis à disposition des consommateurs ne présentent aucun risque pour la santé. L’évaluation faite par la FSA a donc des critères relativement contraignants et l’idée était ici de ne potentiellement accepter que des produits déjà sur le marché au 13 février 2020 – pour une validation rétroactive.

Voici les résultats en chiffres :

  • 42 des 803 produits soumis à validation ont pu passer le premier contrôle (avant d’être soumis à des vérifications plus poussées pour validation officielle). En voici la liste.
  • 445 candidatures étaient incomplètes, soit plus de la moitié.
  • 317 produits vont encore être analysés dans les semaines et mois à venir
  • Seulement 4 producteurs se partagent les produits qui ont été approuvés
Pureis – Une des rares marques à avoir pu obtenir l’approbation de leurs produits

Quelles perspectives ?

D’un point de vue purement économique, cela ressemble fort à une situation désastreuse. D’une part car la concurrence, si elle est saine, a tendance à stimuler une industrie, diversifier l’offre notamment par l’innovation, et faire baisser les prix. Des tendances qui ne sont absolument pas garanties de survenir lorsque quatre acteurs se partagent un marché potentiellement immense.

A contrario, la qualité de l’offre est naturellement réhaussée par l’existence même de cette autorité de contrôle. Même si le choix serait pour le moment très limité, cela semble être dans l’ordre des choses. C’est un pas en avant bienvenu pour la sécurité des consommateurs, surtout après que diverses études ont démontré de très grands écarts entre les taux de CBD réels et annoncés notamment.

L’industrie du cannabis n’a pas vraiment la meilleure des images, et même si cela prend du temps à instaurer et de nombreux acteurs vont rencontrer des difficultés pour se conformer aux critères de la FSA, sur le long terme cette lenteur passagère aura – nous l’espérons – bien des avantages.

Cela ne nous empêche pas de penser que de nombreux produits non approuvés vont continuer d’exister malgré tout sur le marché britannique : les produits au CBD sont partout, les marques très nombreuses, et le Royaume-Uni est devenu le deuxième marché au monde pour les huiles de CBD. Face à ce constat, à moins que les autorités se lance dans une chasse aux sorcières de grande ampleur, on voit assez mal comment la FSA pourra avoir un contrôle total sur tous les produits qui circulent.

Enfin… pas besoin de regarder au-delà de nos frontières pour observer une telle « chasse ».