L’info nous vient du blog Le Cannabiste, qui a pu s’entretenir avec un responsable commercial de Chronopost. Celui-ci confirme avoir récemment reçu « le feu vert officiel [pour transporter du CBD] ». La demande de la part des distributeurs de CBD est forte, et en pleine croissance. Chronopost souhaite donc en profiter et « surfer sur cette vague ».

Chronopost semble désormais garantir la livraison de « produits au CBD par voie routière dans toute l’Europe continentale ». En attendant d’étendre l’activité aux autres pays d’Europe, par voie aérienne, si tant est que le CBD soit légal dans les pays destinataires.

Une question de bon sens

Car, si ce n’est peut-être qu’une goutte d’eau, c’est pour sûr une nouvelle positive. « Bon sens » car c’est la direction dans laquelle une majorité de Français souhaite désormais aller, et qu’on espère ne pas les voir enclencher la marche arrière.

« Bon sens » également car il aurait été assez osé de continuer à faire l’autruche… quand une immense majorité de boutiques en ligne de produits au CBD propose depuis bien longtemps la livraison par… Chronopost (qui n’avait certes, vraisemblablement pas donné son accord officiel).

Une décision bien informée ?

La question se pose, après avoir lu cette déclaration : Chronopost peut désormais « livrer l’ensemble des produits légaux de ce secteur, puisque de toute évidence c’est parfaitement autorisé par la loi. »

Oui, les produits LÉGAUX sont autorisés par la loi. Jusqu’ici tout va bien.  De là à dire que c’est parfaitement autorisé par la loi… il nous semble important de nuancer. Des questions subsistent par ailleurs.

Si l’affaire Kanavape, après une décision de la Cour Européenne, confirme la prévalence du droit européen et la non-conformité de la loi française en ce qui concerne l’exploitation des feuilles et fleurs de chanvre, la théorie et la pratique n’ont parfois rien à voir. Agir en toute légalité n’exclut malheureusement pas de rencontrer des problèmes légaux, surtout dans un pays où ceux qui font les lois le font… de façon non conforme. Un risque à considérer donc ! Mais une base essentielle de la prise de décision étant l’analyse du ratio risque / récompense, nous ne doutons pas réellement que Chronopost ait étudié tout cela, malgré une communication possiblement un peu maladroite.

Par ailleurs, si l’on considère que c’est parfaitement autorisé par la loi sur le territoire français, deux solutions : soit les fleurs sont exclues, soit on se base sur le droit européen.

Si l’on se base sur le droit européen, qu’est-ce qui justifie ne desservir que l’Europe continentale ?

Si l’on exclut les fleurs, il sera primordial de le préciser, et probablement considérer que Chronopost se base sur le droit français. Aux vendeurs de prendre ensuite leurs responsabilités.

Bien que l’on nage encore dans le flou, nous saluons cette initiative qui permettra à de nombreux acteurs de ce marché de dormir un peu plus tranquillement.