Le maire de Reims, Arnaud Robinet, souhaiterait faire de Reims une ville test pour le cannabis récréatif dans un cadre légal. Si certains avaient des étoiles dans les yeux à la lecture de ce titre provocateur, désolé de vous décevoir, M. Robinet exprime clairement le fait qu’il ne souhaite pas faire de Reims une plateforme de trafic international ou une destination de tourisme cannabique (ndlr : un Amsterdam français). Il prône au contraire une expérimentation encadrée, avec des ventes légales et uniquement destinée aux citoyens.

Arnaud Robinet à Reims (Crédit photo : FRANCOIS NASCIMBENI – AFP)

Lettre morte au Gouvernement

Le 8 septembre 2020, Arnaud Robinet avait adressé une lettre à notre premier ministre l’invitant à ouvrir le débat sur la légalisation du cannabis, utilisant notamment comme principal argument celui de la légalisation comme un « outil sanitaire ». Une position assez étonnante puisque M. Robinet représente les Républicains, traditionnellement conservateurs à ce sujet. Encourageant donc, même si cette lettre est à ce jour restée sans réponse de la part du Gouvernement.

Le paradoxe français

Interrogé par RFI, il explique son positionnement et son souhait de mettre en avant sa ville dans le cadre d’expérimentations du cannabis légal. Pour justifier du besoin de changement, il rappelle ce paradoxe que la France est « le pays le plus répressif d’Europe concernant le cannabis », mais reste le plus grand consommateur. L’échec d’une politique qui ne semble plus à démontrer, et pourtant…

Des opportunités évidentes…

Les opportunités mises en avant par M. Robinet sont diverses :

  • L’agriculture locale est forte, et le cannabis pourrait proposer des débouchés à de nombreux agriculteurs
  • La vente pourrait être prise en charge par les bureaux de tabac
  • Une aide pour lutter contre le trafic / l’économie parallèle
  • Une opportunité en termes de santé publique (qui comme évoqué ci-dessus est l’objet même du débat proposé par M. Robinet au Premier Ministre.

Vignes en Champagne – Crédit Wikimedia / Pline (Creative Commons Licence)

…Et des risques anticipés

En tant que pharmacologue, le maire de Reims est bien au fait des risques associés au cannabis. Il compare la consommation excessive à celle de l’alcool, dans le sens où il sera nécessaire de travailler à des campagnes (sans « h ») pour mettre en garde contre les risques d’addiction et de surconsommation.

En attente d’un retour de Monsieur Jean Castex donc. Vous avez le temps j’espère ?